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La FSF et le projet Gnu  


Qu’est-ce que la FSF ?

La FSF (Free Software Foundation) a été fondée le 4 octobre 1985 par Richard M. Stallman, chercheur au laboratoire d’Intelligence Artificielle du MIT. Le but de cette fondation est de développer des logiciels libres (voir Section 3>). La FSF encourage le développement et l’utilisation de logiciels libres qui offrent une alternative émancipatrice aux logiciels propriétaires et aux restrictions sur la copie et la redistribution que leurs licences imposent.

Il est important de comprendre que le mot anglais Free dans Free Software Foundation ne doit pas être traduit comme gratuit mais bien comme libre. Ces logiciels peuvent tout à fait être vendus, mais il doit toujours exister un moyen légal de se procurer leurs sources gratuitement.

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Qu’est-ce que le projet GNU ?

Le projet GNU (GNU is Not Unix), démarré en janvier 1984 avant la création de la FSF, est le premier projet de celle-ci. Son but est de développer un système d’exploitation complet, distribué selon les conditions de la licence GPL. Ce système d’exploitation reprend un certain nombre de concepts du système d’exploitation UNIX, mais ce n’est pas UNIX.

Richard Stallman a commencé ce projet seul, une année avant la création de la FSF. La première partie de ce projet consistait à écrire un éditeur avec lequel il puisse éditer le code source de ses programmes. Cet éditeur est le bien connu GNU Emacs. Puis, il a écrit un compilateur C pour pouvoir compiler son système d’exploitation. Cela a donné le fameux GCC.

Depuis lors, de nombreuses personnes se sont jointes à lui pour écrire toutes sortes de programmes. Le noyau du système d’exploitation en lui-même, nommé HURD, est maintenant disponible.

En plus des principaux logiciels GNU, Il existe des versions GNU de la plupart des utilitaires UNIX. Ces versions sont souvent bien plus puissantes et tout aussi fiables que leurs équivalents propriétaires.

Le manifeste du projet GNU, expliquant les buts de ce projet, a été traduit en français.

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Qui est Richard Stallman ?

Richard Stallman est avant tout un informaticien de talent, auteur initial de logiciels libres aussi fameux que l’éditeur Emacs, le compilateur GCC ou le débogueur GDB.

Mais Richard Stallman est surtout connu pour son engagement en faveur du logiciel libre qui le mena à démissionner du laboratoire d’intelligence artificielle du prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology) pour créer la Free Software Foundation (FSF) et initier le projet GNU. La FSF, qu’il préside toujours, vise l’abolition des restrictions sur la copie, la redistribution, la compréhension et la modification des programmes informatiques. Quant au projet GNU, il a pour but de fournir aux utilisateurs qui le souhaitent une panoplie de logiciels libres susceptibles de satisfaire l’ensemble de leurs besoins.

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Qu’est ce que le CopyLeft (Gauche d’Auteur) ?

Le Copyleft est une protection juridique fondée sur le Copyright. S’appuyant sur ce dernier, dans un premier temps, l’auteur affirme ses droits, puis il octroie à tout le monde et sans discrimination, quatre libertés fondamentales : la permission d’exécuter le logiciel, de le copier, de le modifier et de distribuer à sa guise les versions modifiées. Il interdit par contre à quiconque d’ajouter des modifications propriétaires ou de réutiliser tout ou partie du code dans un logiciel propriétaire. Les libertés accordées en deviennent inaliénables.

Le texte suivant donne une explication précise des différentes licences et de la notion de Copyleft.

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Qu’est ce que la GPL ?

La GNU GPL (GNU General Public License, Licence Publique Générale GNU) est une licence qui spécifie les conditions de distribution de logiciels dits libres. Elle a été élaborée pour le projet GNU. La GPL autorise quiconque le désire, à vendre ses programmes et à gagner de l’argent en développant le service associé à celui-ci, mais impose également que tout le monde puisse parallèlement distribuer la même chose comme il l’entend, sans restrictions.

La GPL autorise aussi les utilisateurs à modifier les programmes et à distribuer leur propre version. Toutefois, tout travail dérivé d’un programme placé sous GPL doit être obligatoirement diffusé sous cette licence. En d’autres termes, un tiers ne peut pas récupérer un programme protégé par la GPL, le modifier, et le revendre sous une licence plus restrictive. Tout programme dérivé d’un programme sous licence GPL doit être diffusé sous les termes de la GPL.

La GPL permet d’utiliser les programmes avec une liberté totale. Par contre, les conditions de distribution sont assez précises, et potentiellement contraignantes. En effet, si la vente de programmes soumis à la GPL est possible, elle n’est autorisée que si aucune restriction de licence supplémentaire n’est imposée aux acheteurs.

Si vous achetez un programme diffusé selon la GPL (quel que soit le vendeur), vous avez donc à votre tour le droit de le re-diffuser gratuitement, ou bien de le revendre le prix que vous voudrez, mais vous vous engagez alors à laisser un droit identique à tous les suivants. On voit donc que la GPL garantit que les droits des acheteurs sont identiques à ceux des vendeurs. Les profits sont ainsi mécaniquement minimisés par le marché pour la simple activité de revente. Dans tous les cas, la GPL permet de faire du commerce, mais le meilleur moyen de faire des bénéfices reste donc le développement des services associés.

Une traduction non officielle en français de la GNU GPL est disponible sur le site de l’APRIL.

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Qu’est ce que la LGPL ?

La LGPL (Lesser General Public License, Licence Publique Generale Limitée) est communément considérée comme l’équivalent de la GPL pour les bibliothèques ou les composants logiciels servant à la génération de programmes (par exemple, la bibliothèque C). Cette licence protège de la même façon les auteurs et le code source du logiciel, et les conditions de distributions sont identiques. Mais, contrairement à la GPL, il est possible d’utiliser une bibliothèque sous licence LGPL avec le source du code propriétaire. Par exemple, il est possible de distribuer un programme qui n’est pas sous licence LGPL mais qui utilise des bibliothèques qui sont sous licence LGPL.

La texte complet de la LGPL est disponible sur le site de GNU. Une traduction non-officielle en français de la LGPL est disponible sur le site Linux France.

Pour des raisons évoquées dans la question "Pourquoi ne doit-on pas utiliser la Lesser GPL", il ne convient d’ utiliser celle-ci à la place de la GPL que dans certains cas bien précis.

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Pourquoi la LGPL s’appelle-t-elle Lesser GPL au lieu de Library GPL ?

La Lesser GPL contient exactement les mêmes clauses que son ancêtre, la Library GPL. En fait, la Library GPL est devenue la Lesser GPL. Le terme "library" a laissé la place à "lesser", car la notion de bibliothèque liée d’origine à cette licence est ambiguë. Il faut ainsi percevoir la Lesser GPL comme une dégradation de la GPL, du fait de la possibilité de l’utilisation des bibliothèques placées sous cette licence par des programmes propriétaires.

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Pourquoi ne doit on pas utiliser la Lesser GPL ?

Comme mentionnée plus haut, la Lesser GPL est une "restriction de la GPL". Dans le cadre de la création d’une bibliothèque innovatrice (qui ne possède pas d’équivalent dans un contexte propriétaire ou autre), il est recommandé de la placer sous licence GPL, plutôt que LGPL. Ainsi, les futurs utilisateurs de cette bibliothèque devront mettre leurs programmes sous licence GPL. Un exemple typique de ce cas est la bibliothèque readline.

Le texte Pourquoi vous ne devriez pas utiliser la LGPL pour votre prochaine bibliothèque sur le site de GNU explique de façon détaillée quand et pourquoi il ne faut pas utiliser la Lesser GPL.

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Qu’est ce que la GNU FDL ?

La GNU FDL ("Free Documentation License", Licence de documentation libre) permet de garantir les mêmes droits aux documents que la GPL aux programmes[1].

Le texte complet de la FDL est disponible sur le site de GNU. Une traduction non-officielle en français de la GFDL est disponible dans ce document.

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Les logiciels sous licence GPL appartiennent-ils au domaine public ?

Il faut bien préciser qu’un logiciel protégé par la GPL ne relève pas du domaine public. Un programme du domaine public est un programme qui n’appartient à personne, et par conséquent tout le monde peut en faire ce qu’il veut. Un programme protégé par la GPL, à l’opposé, appartient à son ou ses auteurs. Cela signifie que le programme est protégé par les lois internationales en vigueur pour cette discipline, et que l’auteur existe vis à vis de la loi. Le fait que le programme puisse être distribué librement ne signifie pas qu’il appartienne au domaine public.

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Comment fait-on pour mettre son logiciel sous licence GNU GPL ?

Ceci est clairement expliqué dans le texte de la GPL. Il suffit d’inclure au début de chaque fichier source la paragraphe suivant :

[(
Copyright (C) yyyy

This program is free software ; you can redistribute it and/or
modify it under the terms of the GNU General Public License
as published by the Free Software Foundation ; either version 2
of the License, or (at your option) any later version.

This program is distributed in the hope that it will be useful,
but WITHOUT ANY WARRANTY ; without even the implied warranty of
MERCHANTABILITY or FITNESS FOR A PARTICULAR PURPOSE. See the
GNU General Public License for more details.

You should have received a copy of the GNU General Public License
along with this program ; if not, write to the Free Software
Foundation, Inc., 59 Temple Place - Suite 330, Boston, MA 02111-1307, USA.)]

Si vous ne désirez pas mettre partout la notice, vous pouvez juste insérer la ligne concernant le copyright et l’endroit ou se trouve la notice complète dans chaque fichier source.

Le document Comment utiliser la LPG (GPL) ou la LPGA (LGPL) explique plus en détail cette problématique.

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Peut-on utiliser des versions traduites de la GPL pour poser le Copyleft sur un logiciel ?

Malheureusement, il n’est actuellement pas possible d’utiliser une version traduite de la GPL. En effet, la FSF indique que le risque d’introduire des erreurs ou des difficultés d’applications de la licence GPL est augmenté avec les traductions de celle-ci.

On doit donc utiliser la version anglaise, ce qui n’est apparamment pas un problème vis-à-vis du droit, puisque cela constitue alors un contrat de type international. Pour les implications juridiques de l’utilisation de la GPL en france, consulter le document suivant.

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Origine document

Sauf mention contraire indiquée plus haut, le présent document est soumis aux conditions d’exploitation suivantes : copyright 2007-05-01 APRIL. Ce document peut être reproduit par n’importe quel moyen que ce soit, pourvu qu’aucune modification ne soit effectuée et que cette notice soit préservée.